Tulcea
Tulcea est une ville roumaine, chef-lieu du judeţ homonyme, située en Dobrogée une région de la Roumanie. Tulcea est située sur les rives du Danube.
Fondée au VIIIe siècle av. J.-C. sous le nom d'Aegyssos, elle est mentionnée par Diodore de Sicile et Ovide qui précise dans ex Ponto que son nom lui vient de son fondateur, un Dace appelé Carpyus Aegyssus.
Au Ier siècle, Aegyssos a été conquise par les Romains, qui y établirent une base pour leur flotte défendant la frontière du nord-est de l'Empire, le renforçant par des murs de défense et de grandes tours (dont les ruines sont encore visibles).
Tulcea reste ensuite sous le contrôle de l'Empire romain d'orient ou Empire byzantin (VIIIe et IXe siècles), mais avec trois interruptions (conquête bulgare au IXème siècle, russe au Xème et tatare au XIIIème) et abrite à partir de 1315 un comptoir de la République de Gênes (Xe - XIIIe siècle). Elle fait ensuite partie du despotat de Dobrogée, et, peu après 1390 passe fief du prince valaqueMircea cel Bătrân. Les archéologues discutent toujours pour savoir si Vicina, capitale d'une politie (marche autonome) valaque au XIVe siècle, dont l'archevêque Hyacinthe fut le premier métropolite de Valachie, correspond aux ruines médiévales que l'on trouve sous Tulcea, ou bien à celles d'Isaccea ou à d'autres de la zone.
En 1416, la ville a été conquise par l'Empire ottoman, et reste ottomane jusqu'en 1878 lorsqu'elle est attribuée à la Roumanie lors du partage de la Dobrogée. Autour de 1848, Tulcea était toujours une petite ville dont l'activité était les chantiers navals. Le statut de ville lui fut accordé en 1860, quand elle est devenue une capitale de province.
Tulcea connut un développement rapide, en tant que port danubien, après avoir été rattachée au réseau ferré en 1925, et avant d'être soumise, comme toute la Roumanie, aux régimes dictatoriaux carliste, fasciste et communiste de février 1938 à décembre 1989. Sous le communisme, le centre-ville historique fut en partie détruit et remplacé par des immeubles impersonnels en béton. Après le rétablissement de la démocratie, avec l'ouverture des frontières, le développement a repris, basé sur les chantiers de réparation navale, l'agro-alimentaire, le commerce et le tourisme.