Abeille européenne                       

L'abeille européenne, l’avette ou la mouche à miel (Apis mellifera) est une abeille à miel domestique originaire d'Europe. Elle est considérée comme semi-domestique. C'est une des abeilles élevées à grande échelle pour produire du miel.

Les abeilles subissent depuis une dizaine d'années des pertes importantes dans toutes les régions du monde.
Les causes ne sont pas encore parfaitement établies mais les apiculteurs estiment que les produits phytosanitaires utilisés par l'agriculture intensive affaiblissent (voire tuent) les abeilles qui ont alors plus de mal à lutter contre les maladies (ex: nosémose) et parasitoses (ex: varroa), les prédateurs faisant le reste (ex: frelon, et notamment le frelon asiatique invasif, ou localement, le lézard vert). De plus la durée de vie des reines est passée de 4 ans il y a quelques décennies à moins de 2 ans maintenant (probablement à cause de la nourriture polluée).

Les disparitions ont atteint de 50 % à 90 % des populations selon les endroits de la planète.

La disparition des abeilles met de nombreux écosystèmes et agrosystèmes en danger car l'abeille est un vecteur essentiel dans le processus de pollinisation (dont agricole pour par exemple la production de luzerne, fruit, légume, etc. qui augmente de 20% environ en présence d'abeilles ; sans abeille les amandiers, poiriers, fraisiers, etc. ne produisent presque plus).

Nourrice les dix premiers jours, l'abeille va d’abord s’occuper de la préparation des cellules pour les nouvelles pontes, le temps que ses glandes nourricières se développent. Ensuite, elle pourra nourrir les jeunes larves avec la gelée royale qu’elle sécrète. À la fin de cette période, elle effectue ses premiers vols autour de la ruche.

Bâtisseuse les dix à vingt jours suivants, ses glandes nourricières se sont atrophiées pendant que les glandes cirières se sont développées ; elle participe alors à l’agrandissement des rayons, à la transformation en miel du nectar apporté par les butineuses, au nettoyage et à la régulation thermique de la ruche, puis à sa protection contre les prédateurs (guêpes et frelon notamment) et les voleurs (abeilles étrangères, etc).

Butineuse à partir du vingtième jour jusqu’à la cinquième ou sixième semaine de sa vie, elle va parcourir la campagne dans un rayon de deux à cinq kilomètres afin d’approvisionner la ruche en nectar, miellat, pollen, propolis ou en eau. Après quoi, sa vie s’achèvera : en général, une ouvrière meurt pendant un dernier voyage de butinage (ou de portage d'eau dévolu aux plus anciennes), ou pendant qu'elle dort.

À la fin de l'été, au début de l'automne vont naître des ouvrières qui vont vivre de cinq à six mois, leur corps est plus riche en acide gras. Elles auront à protéger la reine, à maintenir l'essaim qui passera l’hiver à une température de 25 à 30 °C au cœur, puis, dès le mois de février, préparer l'arrivée des nouvelles générations.

De taille supérieures aux ouvrières (ils sont produits par la ponte de la reine dans des alvéoles plus importantes), ils apparaissent au printemps, quand les ruches sont actives et que de nouvelles reines non fécondées peuvent être présentes dans l'environnement de la ruche. Dépourvus de dard, ils ne piquent pas. Pourvus d'yeux plus volumineux et plus gros que les ouvrières, ils sont facilement reconnaissables. Leur rôle principal est la fécondation des jeunes reines. Un faux bourdon peut produire 1,25 microlitre de sperme. D'autre part, ils ne possèdent pas de corbeille à pollen et leur langue ne leur permet pas de recueillir le nectar des fleurs; toutefois ils butinent pour se nourrir. Cependant, ils contribuent au maintien de la température et à la répartition de la nourriture dans la ruche.

Leur développement dure 24 jours de l'œuf à l'insecte parfait dans des conditions optimales. Les œufs dont ils sont issus sont non fécondés, ce qui en fait des individus haploïdes. Même s'ils commencent à voler dès le 7e jour de leur vie d'insecte parfait, ils n'atteignent leur maturité sexuelle qu'après leur 12e jour. Les faux-bourdons des différentes ruches se rassemblent chaque année aux mêmes endroits précis aux conditions thermiques spécifiques, en général dans un rayon de 4 kilomètres de leur ruche initiale. Ainsi, un brassage génétique est assuré pour éviter la consanguinité. En favorisant le mélange de différentes colonies, les faux-bourdons sont malheureusement des vecteurs pour les maladies et les parasites tels que le varroa. Ils sont attirés par la substance chimique acide ceto-9-décene-2-oïque sécrétée par les glandes mandibulaires des reines. Suite à la fécondation, le mâle meurt car son abdomen est arraché en vol pendant l'acte de reproduction.

Leur durée de vie est d'environ 2 mois, mais les abeilles peuvent consommer le couvain de faux bourdons en cas de disette. Ils sont chassés des ruches avant l'hiver, parfois dès les premiers refroidissements nocturnes d'août[1]. En cas de perte de la reine, la ruche devient orpheline, et, si aucun jeune couvain n'est disponible pour produire une reine, la ruche devient bourdonneuse, c'est-à-dire que les ouvrières, non-fécondées, pondent et élèvent des œufs non fécondés qui donneront naissance systématiquement à des faux-bourdons. Lorsque la dernière ouvrière meurt, la population uniquement constituée de faux bourdons est condamnée à mour

La reine est reconnaissable des autres abeilles par sa plus grande taille ( 1,8 à 2 cm contre 1.4 et 1.5 cm ). Son abdomen et ses organes génitaux sont plus développés. Elle passe tout son temps à pondre, c'est elle qui donne naissance à toutes les abeilles de la ruche. Elle peut pondre jusqu'à 2000 œufs par jour. Elle produit deux types d'œufs: les œufs fécondés qui donnent naissance aux abeilles femelles (ouvrières ou reines), et les œufs non fécondés d'où sortent les abeilles mâles (faux-bourdons).

Les abeilles possèdent entre elles un langage d'une extrême précision, celui de la danse.
Cette danse est exécutée dans l'obscurité par l'abeille éclaireuse revenue à la ruche pour renseigner les autres sur la distance, la direction, la quantité et la nature de nourriture.
Les autres abeilles, grâce à leurs perceptions tactiles et olfactives, perçoivent l'agitation et viennent s'agglutiner à elle pour décoder les informations contenues dans ces mouvements.

Il y a deux types de danses différentes :

  • la danse en rond : si la nourriture se trouve à moins de 100 m, dans ce cas la direction n'est pas indiquée.
  • la danse frétillante : si la nourriture se trouve à plus de 100 m, l'abeille transmet deux informations : la distance et la direction de la source de nourriture.

La nature de la nourriture est indiqué par l'odeur de l'abeille qui s'y est frottée.
La quantité de nourriture dépend du frétillement de l'abeille : plus elle frétille, plus la quantité est importante.
La distance qui sépare la source de nourriture de la ruche est transmise en fonction de la vitesse à laquelle l’abeille tourne. Plus la danse est rapide plus la source est proche.
La direction (angle entre la source de nourriture et le l'aplomb du soleil par rapport à la position de la ruche) est transmise par l'inclinaison de la danse par rapport à la verticale. La précision est ± 3°. Quand la danse se prolonge, l'abeille danseuse corrige son angle en fonction de la course du soleil, et ce malgré l'obscurité complète, dans laquelle elle se trouve.
Le spectre visible de l'abeille s'étend dans l'ultraviolet donc les nuages cachant le soleil ne sont pas gênants pour elles.

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